La mission de L’IFS  : « Avancer en humanité »

Paris Notre-Dame du 13 mai 2010

Formation continue, bilan de compétences, accompagnement personnalisé… Fort de son slogan «  Avancer en humanité », l’Institut de Formation Sociale (IFS) ne cesse de développer son activité de formation, particulièrement auprès des structures sociales chrétiennes.

Les bénévoles de l’antenne du Secours Catholique de Saint-Denis en formation de relecture de pratiques. Photo IFS

Interview de Nathalie Abihssira,
directrice de l’IFS depuis septembre 2003.

P.N.-D. : Comment est né l’IFS ?

L’Institut de Formation Sociale (IFS) a été fondé en septembre 2000, sous l’impulsion de Mgr Pierre d’Ornellas, alors évêque auxiliaire de Paris. Il s’agissait de rassembler des associations et fondations chrétiennes - L’Arche, la Fondation d’Auteuil, l’Ecole Cathédrale, l’Office chrétien des personnes handicapées, Aux captifs la libération, le Secours Catholique, la FACEL, avec le soutien de la Fondation Notre Dame - riches de compétences, de savoir-faire, savoir-être et pratiques de la relation, afin de créer un organisme s’occupant des besoins de formation des personnes accompagnant au quotidien les plus vulnérables et démunis. L’IFS forme ainsi à la fois des salariés et des bénévoles, dans les secteurs médico-social, éducatif et associatif. Mais pas exclusivement.

P.N.-D. : Dans l’univers foisonnant des formations, qu’est-ce qui fait son originalité ?

Dans un univers où le besoin de formation est de plus en plus important, l’IFS propose une approche globale de la personne. Il ne s’agit pas seulement de répondre à des problèmes précis, mais de former les acteurs de terrain à prendre en compte la personne accompagnée dans sa globalité. Il est fondamental aujourd’hui de se former à une intelligence de la personne et de la relation. L’IFS offre un espace de progression, où l’on peut donner du sens, travailler ensemble à améliorer les pratiques. De plus, nous proposons des formations thématiques comme la bientraitance, la violence, la vie affective et sexuelle des personnes accueillies en institution. On note actuellement un réel besoin d’humaniser le terrain social et les équipes qui œuvrent dans ce domaine.

P.N.-D. : Quels sont vos principaux bénéficiaires­­­… ?

Les associations membres de l’IFS sont demandeurs à 40%. Mais les 60% restants sont d’autres associations chrétiennes ou établissements, comme les Amis de l’Atelier, les Associations des Cités du Secours Catholique, la Mie de Pain, le diocèse de Grenoble, les équipes Saint-Vincent… Nous proposons également des formations ouvertes à tous, notamment les bilans de compétences : cette année, nous avons ainsi accompagné des acteurs du secteur social, mais aussi un pilote de ligne, un ingénieur informatique en entreprise, etc.

P.N.-D. : … et vos principaux formateurs ?

Nos formateurs sont des professionnels issus de nos associations partenaires ou d’un univers associatif proche. 80% de nos consultants viennent de l’Arche, du Secours Catholique, de la Fondation d’Auteuil... Nous nous appuyons également sur notre réseau naturel, avec des formateurs venant d’ATD Quart monde, de Bethesda etc. Si nos cinquante-cinq formateurs ont tous une expertise de terrain, au sein de l’IFS nous formons des équipes pédagogiques, privilégiant la co-animation.

P.N.-D. : Formations, bilans de compétences… Votre offre s’enrichit-elle ?

En effet, notre activité se développe constamment. L’IFS a connu une croissance de 30% en 2008 et de 34% en 2009. 971 stagiaires, dont une majorité de salariés, ont ainsi bénéficié l’an dernier de nos formations. Parmi elles, 70% ont suivi des formations sur mesure, dans toute la France, à savoir des séminaires d’analyse de pratiques, de médiation et de travail institutionnel, des séminaires d’équipe etc. Dans ce cas, nous nous adaptons aux demandes de nos partenaires et nous mettons en place des parcours sur mesure, en fonction de leurs attentes spécifiques. 13% ont suivi une formation à la carte : nous proposons dans l’année trente-huit formations à des dates précises, comme « l’écoute au service de la relation », « expression et gestion des émotions », ou encore «  rencontrer et accompagner les personnes de la rue ». Enfin, 15% ont suivi des bilans de compétences et 2% un accompagnement personnalisé. Cette activité de l’accompagnement vers la recherche d’un emploi adapté ne cesse de croître et est très appréciée. • Propos recueillis par Ariane Rollier

Il témoigne...
Charles Hatoum, formateur en communication/­expression

« Je collabore avec l’IFS depuis deux ans et demi. J’ai travaillé pendant longtemps dans le domaine du théâtre, tout en étant éducateur social auprès de personnes handicapées et atteintes de troubles du comportement. Fort de cette double expertise, j’assure des formations pour apprendre à s’exprimer et à être à l’aise en public. Elles s’adressent à des bénévoles et salariés de nos associations partenaires et durent un, deux ou trois jours selon les besoins des publics concernés. J’utilise principalement les jeux de rôle, les mises en situation. Je fais faire des exercices aux personnes et nous prenons ensuite un temps d’analyse. Par exemple, un bénévole joue une relation conflictuelle avec une autre personne. En groupe, nous analysons les différentes facettes de la situation… Je propose aussi des exercices de relaxation, de gestion des émotions, de gestion du stress. Si j’ai choisi l’IFS c’est parce que j’adhère à ses valeurs – la technique est au service de l’être humain - qui me permettent de ne pas séparer mes convictions de mon activité professionnelle. Tout repose sur une relation de confiance et je me sens libre dans ma façon de travailler. » • Propos recueillis par Ariane Rollier

Il témoigne...
François-Xavier Pavie, bénévole à l’antenne du Secours catholique de Saint-Denis

« Je suis bénévole depuis deux ans au Secours catholique. Je m’occupe en priorité des dossiers concernant le droit au logement opposable : je réponds aux questions des personnes concernées et les aide à présenter leur dossier de sorte qu’il soit accepté par l’administration. J’ai récemment bénéficié d’une formation de relecture de nos pratiques délivrée par l’IFS. Nous étions une dizaine de notre antenne à la suivre, à raison de deux heures par mois pendant quatre mois. Au début, nous avons mis à plat tout ce qui n’allait pas dans notre façon de faire, pointant du doigt le manque d’écoute mutuelle. Puis, à travers des exercices assez simples, nous avons pris conscience de l’importance de l’accueil. Nous faire nommer des situations de la vie courante où nous avions été bien accueillis et mal accueillis, nous a permis de faire émerger les caractéristiques d’un bon accueil et d’un mauvais accueil. Petit à petit, nous avons réalisé que plus que l’efficacité de notre travail, ce qui comptait au sein de notre association, était surtout l’écoute, la rencontre, et la mutualisation du travail. Même s’il faudra du temps pour faire évoluer l’ensemble des acteurs, je pense que nous avons déjà amorcé un changement positif dans nos attitudes les uns envers les autres. » • Propos recueillis par Ariane Rollier

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